Le Castello de Düsseldorf a été le théâtre de deux retournements spectaculaires lors des quarts de finale du Germany Premier Padel P2 : en tableau masculin, Jon “Momo” González et Jon Sanz ont signé un adieu mémorable en écartant les troisièmes têtes de série Juan Lebrón et Franco Stupaczuk (7-5, 6-4). Du côté féminin, Marta Ortega et Tamara Icardo ont renversé Bea González et Claudia Fernández en trois sets acharnés (3-6, 6-4, 6-4). Analyse technique de ces deux exploits et enseignements pour progresser.
Momo–Sanz : l’art de l’agression maîtrisée
Conscients qu’ils disputaient leur dernier tournoi ensemble, Momo et Sanz ont joué sans la pression des attentes, libérant un style offensif rare :
- Prise de risque sur rebond bas : Avec un smash levé dès la deuxième balle de Lebrón, ils ont brisé le rythme habituel du service adverse, forçant Lebrón–Stupaczuk à des retours imprécis.
- Jeu en rotation rapide : Leur bandeja alternait slice court et balle plus haute, déstabilisant la défense solide des Espagnols. Résultat : 12 winners en bandeja, contre 5 pour leurs opposants.
- Communication non verbale : Grâce à des repères visuels (balayages de regard, ajustement de la position des pieds), ils ont synchronisé leurs montées au filet pour couvrir efficacement les angles.
Sur le plan statistique, cette paire a converti 4 dizaines de balles de break sur 6 opportunités (66 %), un taux nettement supérieur aux 45 % habituels du circuit. Leur succès en deux manches témoigne d’une alternance judicieuse entre phases d’attaque fulgurante et phases de consolidation du point avec des volées hautes.
Ortega–Icardo : combativité et résilience au féminin
Après avoir concédé le premier set 3-6, Ortega et Icardo ont resserré leur plan de jeu pour inverser la tendance :
- Retour de service agressif : Elles ont décidé de monter systématiquement dès le troisième coup, enchaînant voleés d’approche et bandejas basses pour prendre le filet.
- Variations tactiques : Passant du slice lifté en bout de course au smash amorti, elles ont cassé la cadence de l’adversaire et limité les occasions de contre-attaque de González–Fernández.
- Endurance mentale : Après un premier set en demi-teinte, elles ont remporté les deux suivants sur le même score (6-4) grâce à une meilleure gestion du stress lors des points à enjeux, convertissant 70 % de leurs premières balles.
Le match a duré près de trois heures, illustrant leur aptitude à soutenir un rythme soutenu. En cumulant 18 échanges gagnants de plus de dix coups — contre 9 pour leurs adversaires — Ortega et Icardo ont imposé une pression constante jusqu’au bout.
Les points clés des quarts de finale
- Utilisation du filet : les quatre paires ont tenté en moyenne 25 montées par match. Momo–Sanz et Ortega–Icardo se distinguent par un taux de réussite de 78 % en volées, contre 62 % pour Lebrón–Stupaczuk et 59 % pour González–Fernández.
- Première balle : en maximisant l’efficacité de la première (près de 72 % de premières balles gagnantes), les paires victorieuses ont limité les opportunités de retour offensif, crucial face à des adversaires puissants.
- Pression sur les secondes balles : en attaquant 85 % des secondes balles adverses, Momo–Sanz et Ortega–Icardo ont contrôlé le tempo et minimisé les rallyes de fond de court.
Exercices pratiques pour reproduire ces stratégies
- Drill de bandeja dynamique : en condition de match, alternez slice bas et slice haut sur rebonds rapides. Objectif : gagner 8 points sur 10 en variant l’effet.
- Entraînement à la prise de filet synchronisée : en double, fixez un signal visuel (balayage du regard) pour monter à deux sur chaque deuxième balle et travailler la couverture d’angles.
- Série de smash amorti : à partir d’un rebond haut, pratiquez 20 smashs amortis consécutifs en visant une zone de 1 m² derrière le filet pour développer la finesse.
- Routine mentale en pause : intégrez un exercice de respiration (3 secondes inspiration, 3 secondes expiration) avant chaque mise en jeu décisive pour stabiliser le rythme cardiaque.
Projection en demi-finales
En demis, Momo–Sanz croiseront le fer avec les N° 1 Arturo Coello et Agustín Tapia, tandis qu’Ortega–Icardo affronteront Gemma Triay et Delfi Brea. Ces prochains duels mettront en exergue :
- La gestion de la fatigue musculaire accumulée sur des matchs longs.
- La capacité à ajuster le schéma de jeu face à des paires aux styles contrastés.
- La maitrise des moments critiques, notamment les jeux serrés et les tie-breaks.
Quel que soit l’issue, ces quarts de finale resteront gravés dans les mémoires comme l’expression d’un padel d’une intensité et d’une ingéniosité tactique exceptionnelles.