Dans le circuit professionnel où chaque point peut basculer un match, les statistiques de coups gagnants offrent un éclairage précieux sur le style et l’agressivité des paires. Alors que beaucoup s’attendaient à trouver Tapia et Coello en tête de ce classement, les données les plus récentes de la saison Premier Padel 2025 révèlent une toute autre réalité.
Le palmarès des paires les plus prolifiques
L’analyse des rencontres de la phase régulière a permis de calculer la moyenne de winners par match pour chaque duo. Contrairement aux attentes, ce ne sont ni les champions en titre ni les favoris médiatiques qui dominent. Voici le top 5 masculin :
- Tolito Aguirre & Álex Chozas : 42,3 winners/match
- Cardona & Augsburger : 39,3 winners/match
- Coello & Tapia : 38,2 winners/match
- Momo González & Jon Sanz : 37,1 winners/match
- Tolito Aguirre & Gonza Alfonso : 36,5 winners/match
Au-delà des chiffres, cette hiérarchie pointe un style de jeu fondé sur l’audace et l’imagination, incarné par Tolito et Chozas, capables de transformer chaque échange en séquence spectaculaire.
Les clés d’un padel ultra-offensif
Pour générer un tel volume de coups gagnants, plusieurs facteurs techniques entrent en jeu :
- Précision du smash : angle et vitesse maximisent les chances de gain immédiat.
- Variations de bandeja et de vibora : alterner lift et slice pour déséquilibrer le retour adverse.
- Placement au filet : monter rapidement après le service ou une attaque, réduire l’angle de retour possible.
- Timing et anticipation : décoder les intentions adverses pour choisir le coup gagnant avant la frappe.
Tolito Aguirre excelle dans les coups de déflection près du filet, tandis qu’Álex Chozas use d’une frappe à plat chirurgicale en bout de course. Leur complémentarité explique leur suprématie surprise.
Une remise en cause des évidences
L’omniprésence médiatique de Coello et Tapia, souvent loués pour leur consistance, a masqué la montée en puissance d’autres duos. Avec 38,2 winners/match, les champions en titre restent très performants, mais moins spectaculaires que leurs challengers. Cardona et Augsburger, à 39,3, confirment quant à eux l’équilibre entre solidité défensive et prise de risque offensive.
Le top 10 et la diversité des profils
Le classement complet éclaire aussi la diversité des approches :
- 6e : Edu Alonso & Bautista (36,4)
- 7e : Lebrón & Stupa (36,3)
- 8e : Leal & Guerrero (36,0)
- 9e : Gala & Campagnolo (35,2)
- 10e : Álex Ruiz & Víctor Ruiz (35,1)
Chaque paire combine force physique, précision et stratégie de zone pour faire la différence. Lebrón et Stupa, par exemple, misent sur un jeu de blocage et de passeings, tandis que Gala et Campagnolo misent davantage sur les chokes à mi-court.
Surprise également du côté féminin
Le circuit féminin ne fait pas exception : ni Gemma Triay–Delfi Brea ni Ari Sánchez–Paula Josemaría ne trustent ce classement. Ce sont Sofia Araujo et Alejandra Ústero qui mènent avec 36,5 winners/match. Suivent dans cet ordre :
- Fassio & Orsi : 34,7
- Laia Rodríguez & Raquel Eugenio : 34,5
- Triay & Brea : 32,9
Sans être les plus titrées, ces paires montrent qu’audace et créativité sont déterminantes dans le padel moderne, y compris chez les meilleures.
Impacts tactiques pour les entraîneurs et joueurs
Ce classement de winners encourage plusieurs pistes de travail pour les techniciens :
- Renforcement des frappes lentes : travailler le contrôle du slice dans les phases d’échanges longs.
- Développement de la réactivité : drills de retour rapide sur bandeja choke.
- Optimisation des déplacements : schémas de montée accélérée après service ou attaque.
- Simulation de pression : entraînements en situation de score serré pour affiner le choix du coup gagnant.
L’objectif est d’intégrer ces schémas de réussite dans le répertoire des joueurs, tout en conservant la solidité défensive qui fait la différence lors des matches couperets.
Le padel en pleine évolution
La domination de paires moins médiatisées dans ce domaine montre que le padel se réinvente constamment. Le concept de « pusher » démontre que l’on peut combiner défense et attaque sans renoncer à l’esthétique du jeu. En affinant leur intelligence de position et leur capacité à surprendre, Tolito Aguirre et Álex Chozas illustrent parfaitement ce nouveau langage du padel.