La carrière et l’influence de Miguel Sciorilli
Argentin d’origine, Miguel Sciorilli s’est imposé comme l’un des entraîneurs les plus respectés du circuit international. Fort de plus de vingt années en coulisses, il a accompagné des champions légendaires tels que Fernando Belasteguín – numéro 1 mondial pendant 16 ans – ou le duo féminin Carolina Navarro / Cecilia Reiter, en haut de la hiérarchie pendant 13 ans. Il a également mené Juan Martín /M Pablo Lima et, plus récemment, Ariana Sánchez au sommet de la discipline.
1. Comprendre le profil d’apprentissage du joueur
Chaque joueur assimile l’information selon un canal privilégié – visuel, auditif ou kinesthésique. Sciorilli insiste pour :
- Détecter dès la première séance le mode de réception dominant (ex. : démonstration vidéo vs explications verbales vs exercices pratiques).
- Adapter le discours et les supports pédagogiques afin d’optimiser la mémorisation.
2. Faire preuve d’adaptabilité permanente
Un entraînement efficace ne peut être rigide : fatigue, qualité du sommeil ou enjeux personnels influent sur la performance. Le coach doit :
- Redéfinir le volume et l’intensité des séances en temps réel.
- Écouter les ressentis physiques et mentaux pour ajuster le plan de travail.
3. Calibrer les challenges avec précision
Proposer des exercices trop simples endort le joueur, tandis qu’un niveau excessif le décourage. Sciorilli recommande :
- Mesurer le taux de réussite visé (ex. : 70 % de points remportés) et ajuster la difficulté.
- Augmenter progressivement la complexité pour maintenir l’adhésion et le progrès.
4. Activer la motivation intrinsèque
Pour Sciorilli, l’entraîneur ne doit pas imposer des objectifs extérieurs, mais aider chaque joueur à identifier sa propre source de motivation interne. Il propose :
- Des entretiens individuels pour découvrir les aspirations profondes (victoire, dépassement, plaisir de jouer).
- Un suivi régulier pour entretenir cet « élan » personnel plutôt que d’imposer des récompenses superficielles.
5. Adapter le style de communication
Le coach familial ne convient pas à tout le monde : la manière de s’adresser à un homme diffère souvent de celle à une femme, ou encore selon la personnalité. Les clés :
- Varier le ton et le rythme des consignes selon l’interlocuteur.
- Privilégier un feedback constructif et ciblé plutôt qu’une critique générale.
6. Cultiver un positivisme constant
La science du cerveau démontre que les messages positifs renforcent la mémorisation et la confiance. Sciorilli intègre systématiquement :
- Des points d’appui sur les réussites, même mineures, pour consolider la motivation.
- Un langage orienté solution plutôt que centrée sur l’échec.
7. Miser sur une équipe pluridisciplinaire
Pour obtenir des performances durables, l’entraîneur doit collaborer avec :
- Un préparateur physique, garant de la condition générale et préventeur des blessures.
- Un physiothérapeute et un médecin pour réagir immédiatement en cas de pépin.
- Un psychologue du sport pour les aspects mentaux et un coach de vie si nécessaire.
8. Intégrer le jeu dans l’entraînement
Le padel reste avant tout un jeu : maintenir la dimension ludique est source d’engagement. Méthodes recommandées :
- Simuler des situations match avec des contraintes (score serré, retard au tableau).
- Organiser des mini-tournois internes pour stimuler l’esprit de compétition.
9. Partager le mérite avec les joueurs
Sciorilli rappelle qu’en victoire, le coach n’est « que le facilitateur ». Pour renforcer l’estime et la confiance :
- Valoriser publiquement les décisions et ajustements tactiques des joueurs en match.
- Encourager une culture de l’initiative où le joueur se sent actant de son succès.
10. Exploiter le pouvoir de la visualisation
La visualisation mentale est un outil scientifique prouvé. Sciorilli propose :
- Des séances guidées de « mental rehearsal » où le joueur s’imagine en situation de victoire.
- L’enregistrement de ces images positives comme support à la gestion du stress en match.