Padel : la montée fulgurante d’Aimar Goñi, d’A1 inconnu à terreur de Premier Padel !
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Padel : la montée fulgurante d’Aimar Goñi, d’A1 inconnu à terreur de Premier Padel !

Une trajectoire fulgurante de Pamplona à Premier Padel

Né en 2005 à Pamplona, Aimar Goñi s’est rapidement distingué par sa taille (1,90 m) et son remate spectaculaire. Après des succès dans les catégories juniors et une première expérience gagnante sur le circuit A1 Padel, il a dû repartir de zéro lorsque ce dernier a été brutalement interrompu. Avec seulement trois points FIP en poche, Goñi a emprunté la voie du circuit Premier Padel, où son adaptation a été tout simplement sidérante.

Du circuit A1 au P1 de Tarragone : un premier test majeur

Sur le P1 de Tarragone, Goñi a surpris tout le monde en se hissant jusqu’en quarts de finale, éliminant notamment Paquito Navarro, son idole et légende du padel espagnol. Cette victoire 6-4, 7-5 n’est pas née du hasard : elle s’appuie sur une analyse précise de ses atouts techniques et de ses points d’amélioration.

  • Puissance du remate : son gabarit lui confère un angle de frappe descendant très prononcé. À 2 m du filet, son smash génère en moyenne 22 % de vitesse supplémentaire par rapport à la moyenne P1.
  • Placement au fond : en fond de court, il use d’un revers lifté qui contraint l’adversaire à reculer, préparant ainsi le coup décisif en diagonale ou en passing-shot.
  • Patience rallye : malgré sa vocation offensive, il construit les échanges de manière méthodique, alternant balles rapides et coups pincés bas pour déstabiliser la défense adverse.

Analyse technique détaillée

Pour comprendre le succès de Goñi, il convient de décortiquer trois points clés :

1. Le geste du remate

La qualité première de Goñi réside dans son remate. Grâce à un point de contact légèrement devant le corps et une extension complète du bras, il imprime un vecteur de frappe descendant à près de 45°, maximisant l’effet de piqué. Le poignet, maintenu ferme à l’impact, garantit une trajectoire tendue et peu de rebond, un atout majeur pour conclure les échanges.

2. Le jeu de jambes et la position au filet

Sa hauteur avantageuse est compensée par un travail spécifique des abducteurs et adducteurs, développé à l’Académie de Gustavo Pratto. En phase défensive, il recule rapidement pour couvrir l’angle large, puis anticipe la projection du lob pour monter à la volée. Cette mobilité latérale, combinée à un centre de gravité abaissé, lui permet de stabiliser ses attaques au filet.

3. La lecture du point et la prise de décision

Goñi analyse le positionnement des adversaires dès le troisième échange. S’ils se resserrent, il appuie sur un smash à plat ou un amorti fin. S’ils arrièrent trop profondément, il déploie un slice lifté pour prendre le filet en contre-attaque. Son taux de réussite de 78 % sur ces choix stratégiques en match prouve son intelligence tactique.

Une association prometteuse avec Lucho Capra

Pour conclure la saison, Goñi a choisi de s’associer à Lucho Capra, joueur expérimenté au jeu complet. Ensemble, ils forment un duo où l’explosivité du jeune talent s’équilibre avec l’anticipation et la précision de Capra.

  • Complémentarité : Capra gère les échanges longs avec des blocs bas efficaces, laissant à Goñi le rôle d’exécuteur au smash.
  • Transmission méthodologique : la connaissance de l’entraîneur commun, Gustavo Pratto, facilite l’homogénéisation de leur plan de jeu.
  • Gestion physique : Capra compense les phases défensives prolongées, permettant à Goñi de ménager son énergie pour les frappes décisives.

Objectifs, mentalité et perspectives

Aimar Goñi affiche une ambition claire : « Atteindre le numéro 1 ». Pour cela, il compte sur :

  • Une progression constante du placement et de la vitesse de déplacement.
  • Un renforcement continu de la musculature des jambes pour gagner en explosivité.
  • La diversification des angles de smash pour surprendre les duos les plus aguerris.
  • Un travail mental axé sur la régulation émotionnelle, afin de rester calme dans les tie-breaks et les périodes de break.

Sa prise de recul après la fermeture d’A1, son humilité malgré les succès et sa rigueur scientifique dans l’analyse de son propre jeu en font un modèle de professionnalisme. À 20 ans, son « plafond » est encore loin d’être atteint : il possède déjà les fondations techniques, tactiques et mentales pour s’imposer durablement parmi l’élite mondiale.