Le Real Club de Tenis de San Sebastián a vibré le samedi 12 juillet 2025 au rythme d’un doublé historique signé Flowrida GOATS lors de la Pro Padel League. En s’emparant tour à tour des titres féminin et masculin, l’équipe floridense a confirmé sa suprématie et posé un jalon technique majeur pour la suite de la saison. Voici une analyse détaillée des performances clés, disséquées coup par coup et chiffre à l’appui.
Analyse technique de la finale féminine (6-3, 6-4)
Opposées à l’équipe Arkansas Matrix (Bea Caldera / Patty Llaguno), Gemma Triay et Aranza Osoro ont mis en place un plan de jeu basé sur deux piliers :
- Service à 3 points maximum : 87 % de premières balles réussies, avec 20 % d’aces au total.
- Dominance au filet : 72 % de points gagnés en volée, favorisée par un positionnement à 1,5 m de la grille adverse.
Leur duo a constamment appliqué la stratégie « drive & smash » : tirs croisés rasants suivis d’une finition en smash dans les zones de faiblesse du retour. Concrètement, Triay a varié la hauteur de slice pour obliger Caldera à lever la balle, permettant à Osoro de monter et conclure à près de 90 km/h. Sur la balle de break décisive du premier set (5-3), la précision du coup droit long de ligne (erreur non forcée : 0) a démontré la maîtrise chirurgicale du duo.
Analyse technique de la finale masculine (6-4, 6-4)
Face à Lucas Bergamini et Maxi Sánchez (San Diego Stingrays), Pablo Cardona et Leo Augsburger ont déployé un schéma tactique en trois phases :
- Phase de fond de court : Cardona a généré 65 % de ses points sur son revers lifté, alternant angles sortis et trajectoires hautes.
- Transition vers la volée : Augsburger a grimpé à la sortie de chaque échange de plus de trois coups, avec un taux de réussite de 78 % en volée offensive.
- Finitions en bandeja/smash : 14 bandejas décisives, dont 4 dans le second set pour consolider leur break.
Leurs deux breaks, obtenus respectivement à 4-4 dans chaque manche, résultent d’une combinaison de pressions de service – 12 aces cumulés – et d’un jeu de jambes rapide (moyenne de 4 pas pour couvrir 3 m²). Le duo a ainsi mis en lumière une synchronisation millimétrée, fruit de semaines de travail à l’entraînement sur la gestion du tempo.
Podiums de consolation : enseignements tactiques
Les matches pour la 3ᵉ place ont également offert des leçons intéressantes :
- New York Atlantics (Juan Tello / Jon Sanz) vs Miami Padel Club (Agustín Tapia / Federico Chingotto) : 6-4, 6-2. Tello et Sanz ont exploité le point faible de Tapia, à savoir son revers passif en bout de course. Avec 58 % de coups gagnants ciblant ce côté, ils ont dicté le rythme.
- Houston Volts (Marta Caparrós / Marta Barrera) vs Las Vegas Smash (Marta Ortega / Sofía Araujo) : 6-4, 2-6, 10-4. En super tie-break, Caparrós/Barrera ont imposé un ratio de 1,8 bandeja par échange et réduit le taux d’erreur non forcée à 12 %, contre 22 % adverse.
Impact sur la Pro Padel League et perspectives
Avec ce doublé, Flowrida GOATS creuse l’écart en tête du classement général : +6 points sur Houston Volts et San Diego Stingrays. Leur constance (3 finales en 4 étapes) repose sur :
- Un équilibre entre expériences acquises en tournois majeurs et jeunesse (moyenne d’âge : 27,5 ans).
- Une préparation physique calibrée (séance quotidienne de 90 minutes incluant fractionné, travail de proprioception et pliométrie).
- Une analyse statistique systématique : chaque adversaire est scruté via vidéo, avec mise en place de profils tactiques corrigés en temps réel.
Techniquement, les Flowrida GOATS affichent un registre complet : puissance, précision et polyvalence au filet. La réussite de leur double jeu agressif souligne l’importance d’une couverture optimale du terrain (ratio de 1,2 m² couvert par joueur en moyenne). Pour les autres équipes, il devient impératif de repousser ce modèle en accentuant la régularité des retours et la mobilité latérale.
La saison s’annonce déjà déterminante : les prochains rendez-vous serviront de révélateurs pour les challengers désireux de déloger les GOATS. Deux pistes de progression se dégagent : renforcer le volume de jeu en phase de transition et parfaire la lecture du service adverse, afin de contrer l’agressivité floridense sur ses points forts.