Paquito Navarro, surnommé « El Gladiador », fait figure de référence incontournable sur le circuit international de padel. Né à Séville le 10 février 1989, il combine puissance et agilité avec un brin de théâtralité qui électrise les gradins. Sa longévité au plus haut niveau, l’adaptabilité à différents partenaires et ses multiples titres témoignent d’une science du jeu qu’il convient d’analyser en détails.
1. Un style de jeu centré sur l’agressivité contrôlée
Défini par son surnom, le jeu de Navarro repose sur trois piliers techniques :
- Prise d’initiative au filet : il anticipe chaque lob adverse et s’avance systématiquement pour conclure les points avec des volées basses et coupées.
- Coup droit foudroyant : sa frappe en extension, réalisée en décalé ou depuis le milieu du court, lui permet de briser le rythme de l’adversaire et d’ouvrir des angles impossibles.
- Déplacement latéral optimal : issu d’un travail rigoureux de positionnement, son pas chassé et son appui sur la semelle confèrent à ses récupérations une efficacité rarement égalée.
Ce triptyque confère à sa palette un équilibre subtil entre puissance et précision, lui permettant d’imposer constamment sa loi en fond de court comme près des rambardes.
2. Les débuts et l’ascension vers l’élite
Initié au padel dès l’âge de 6 ans au sein d’une famille passionnée, Paquito Navarro a rapidement démontré des aptitudes supérieures à la moyenne :
- Âgé de 12 ans, il remporte ses premiers titres régionaux en Espagne.
- À 18 ans, il entre dans le top 50 mondial, preuve de sa précocité.
- En 2009, il fait ses armes aux côtés de Jordi Muñoz, expérience qui lui apporte rigueur et sens tactique.
Sa trajectoire s’amplifie lorsqu’il forme, en 2010, un duo redoutable avec Pitu Losada : ils deviennent champions du monde cette même année, posant ainsi la première pierre d’une carrière jalonnée de succès internationaux.
3. Partenariats clés et séquences marquantes
La capacité de Navarro à s’adapter à différents styles de jeu se reflète dans ses nombreux changements de coéquipiers :
- 2012 avec Adrián Allemandi : deux finales de WPT et qualification au Máster Final grâce à une complémentarité entre la défense d’Allemandi et l’attaque de Navarro.
- 2014 avec Maxi Grabiel : victoire au Master de Valence, où leur duo a su neutraliser le duo Belasteguín–Díaz en deux sets nets.
- 2016–2017 avec Sanyo Gutiérrez : conquête du Máster Final de Madrid (2016) grâce à une alternance de smashes puissants et d’amortis surprenants.
- 2020 avec Pablo Lima : triomphe au Marbella Master contre Lebrón–Galán, fruit d’une stratégie offensive en continu et d’une précision redoutable sur les services.
- 2023 avec Federico Chingotto : sacre au Máster Final de WPT, avec un ratio de 85 % de points gagnés au filet et une moyenne de 3 coups gagnants par jeu de retour.
Plus récemment, l’association avec Lucas Bergamini, annoncée pour 2025, illustre sa volonté de mêler expérience et fraîcheur tactique, gage de renouvellement dans ses plans de jeu.
4. Statistiques et bilan de carrière
Au fil des saisons, Paquito Navarro a accumulé chiffres et records :
- Plus de 20 titres WPT : dont le Master de Buenos Aires 2018 qui symbolise la maîtrise de son art sur dur et sur terre battue.
- Chiffre d’affaires en primes : ses gains placent Navarro dans le top 3 des joueurs les mieux rémunérés sur le circuit WPT ces cinq dernières années.
- Moyenne de points gagnants : 12 par match, grâce à un pourcentage de conversion de 68 % sur les attaques au filet.
- Longévité : présent dans le Top 10 mondial depuis plus de 8 ans consécutifs.
Ces indicateurs chiffrés attestent de sa constance et de son adaptation permanente aux évolutions tactiques du padel professionnel.
5. Enjeux techniques pour la saison à venir
Avec l’arrivée du format Premier Padel et la multiplication des surfaces, Navarro devra ajuster certains paramètres :
- Amélioration du revers en défense : travailler le lob fuyant pour repousser plus aisément les attaques adverses sur gazon synthétique.
- Optimisation du service mixte : développer des premières balles slicées ouvrant des angles plus étroits, tout en variant le kick pour désarçonner les retours hostiles.
- Densification des échanges en fond de court : affiner l’enchaînement amorti–contre-amorti pour casser le rythme et préparer les montées agressives.
Ces ajustements offriront à « El Gladiador » de nouveaux leviers pour prolonger sa domination et enrichir encore son palmarès.